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Visite du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
Le but de notre sortie annuelle s’imposa tout naturellement en cette année de commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale.
En ce samedi 12 avril 2014, nous étions trente cinq adhérents
et amis dans un car de la ville d’Arpajon.
Après deux heures de voyage convivial à travers la Seine
et Marne rurale, nous atteignons notre destination. Nous apercevons
la ville de Meaux en contrebas et passons devant un imposant monument
offert à la France par les Américains en 1932.
Dès notre descente du car, nous ressentons l’atmosphère
du conflit. Deux pièces d’artillerie sont exposées
sur le parvis ; au sol, diverses batailles sont représentées
et des bruits sourds de bombardement résonnent jusqu’à
l’entrée du musée.
Celui-ci fut inauguré le 11 -11- 2011, petit clin d’œil
à l’histoire qui ne nous échappera pas.
Nous accédons au premier étage où une librairie
occupe l’espace central. Au mur, des portraits de personnages
célèbres côtoient des photographies de familles
anonymes.
Après quelques instants, nous rencontrons nos deux conférencières
et nous nous séparons en deux groupes. La visite peut commencer.
Nous pénétrons dans une première salle circulaire
et sombre dans laquelle une réplique d’un monument aux
Morts occupe une place importante. En quelques minutes, l’horloge
à remonter le temps est activée. Des images des divers
événements et conflits qui de 1870 à 1939 ont
façonné notre Histoire et celle de l’Europe défilent
sur l’écran.
Notre attention est attirée sur l’esprit de revanche
rencontré chez les Français depuis la perte de l’Alsace
–Moselle jusqu’à la guerre de 1939.
Après cette rapide introduction, nous entamons notre circuit.
La première étape nous propose des objets éclectiques
qui vont nous permettre de comprendre l’état d’esprit
de la période 1870-1914 (conséquence du conflit de 1870,
mobilisation patriotique, relations internationales). Des vitrines
au fond rouge pour la France et vert pour l’Allemagne permettent
de déterminer d’un simple regard l’origine des
pièces exposées.
Puis une salle de classe d’avant 1914 est reconstituée.
Un écolier assis devant son bureau est penché sur un
livre. Diverses affiches, textes moralisateurs laissent à penser
que l’écolier devait s’imprégner de ceux-ci
afin de devenir un bon citoyen et un bon soldat.
Dans le prolongement de cette salle de classe, une chambre de militaire
est également reconstituée avec un simple lit, une cantine
et ses ustensiles. Un soldat en uniforme, pantalon rouge garance,
veste bleu foncé, est assis devant une table, un fusil entre
les mains. L’équipement et le matériel reçus
sont exposés.
Nous poursuivons notre visite et découvrons des mannequins
revêtus des uniformes des futurs belligérants, Anglais,
Autrichiens, Prussiens, Français, Russes.
Il suffit d’un simple regard, pour s’apercevoir que ces
tenues sont plus ou moins adaptées à la guerre. Face
au casque à pointe allemand, le képi français
semble plus vulnérable.
Au sol, une carte de l’Europe reprenant les couleurs rouges
et vertes des vitrines permet de visualiser les alliances entre les
pays.
Des photographies des familles régnantes nous rappellent les
visages des futurs acteurs de la guerre : la Reine Victoria avec sa
famille dont l’ainé de ses petits-fils deviendra Guillaume
II roi de Prusse et empereur d’Allemagne, l’empereur d’Autriche
et roi de Hongrie François Joseph qui par sa déclaration
de guerre à la Serbie en 1914 déclenchera la guerre,
l’Archiduc François Ferdinand de Habsbourg qui sera assassiné
à Sarajevo le 28 juin 1914, le prince de Galles futur Edouard
VII d’Angleterre.
D’autres documents, journaux, affiches de la mobilisation générale
en France et en Allemagne sont présentés.
Enfin, un couloir où sont diffusées des images de la
mobilisation, nous mène au cœur du musée.
Nous avançons entre deux importantes vitrines dans lesquelles
des soldats des différentes nations impliquées, revêtus
des uniformes de guerre semblent marcher et nous guider vers les conflits.
Au-dessus de nous, un avion monoplan Blériot est suspendu.
Sur notre gauche plusieurs véhicules sont exposés, imposants
dans ce large espace fermé. Parmi ces gros matériels,
un exemplaire des bien connus taxis de la Marne, des camions Renault,
un véhicule attire l’attention. Il s’agit d’un
pigeonnier mobile Berliet à deux étages. Le rôle
des pigeons voyageurs dans cette guerre ne sera pas négligeable.
« Vaillant » n’a-t’il pas traversé
les lignes et échappé aux gaz ! Pour cette action, il
sera décoré en 1916 de la Croix de Guerre.
En progressant, nous découvrons des canons et des mortiers.
Sur notre droite, ont été reconstituées une tranchée
française et une tranchée allemande, cette dernière
parait plus solide, faite pour durer.
Nous quittons cet espace central et laissons derrière nous
ces matériels impressionnants et les reconstitutions réalistes
pour nous diriger vers les salles thématiques.
Dans ces petits espaces sont présentés des objets se
rapportant aux différents thèmes : l’armement
et son évolution, la vie dans les tranchées au quotidien,
les blessures et l’évolution des soins et appareillages
pour mutilés, la place et le rôle des femmes dans le
conflit, l’engagement de la population dans l’effort de
guerre.
Une multitude d’objets, de photographies, cartes postales, de
matériels est présentée au visiteur.
Au fil du parcours nous découvrons diverses armes, l’évolution
des masques à gaz et un surprenant masque pour cheval.
Le vulnérable képi a été remplacé
par le casque Adrian en 1915 pour devenir « le casque du Poilu
».
Parmi la profusion d’objets proposés, certains sont plus
touchants. Ainsi, ceux fabriqués dans les tranchées
par les soldats d’abord pour améliorer leur quotidien
- briquets, lampes à huile – puis ceux destinés
à être envoyés aux familles - casques transformés
en mandoline ou en guitare, cadres pour photographies, bagues -.
En poursuivant notre périple nous entrons dans l’espace
consacré aux drames des blessures de guerre. Sont exposés
des prothèses sommaires, des brancards, des chaises pour mutilés.
Un film présenté récemment dans les médias
nous renvoie des images de visages mutilés qui deviendront
plus tard « les Gueules Cassées », de militaires
souffrants de troubles du comportement.
Puis le rôle des femmes dans la guerre est évoqué.
Les hommes étant au front, celles-ci sont amenées à
cultiver, produire, soigner et aussi à militer. Des photographies
illustrent ces situations. Une machine à fabriquer des obus
est exposée. Celle-ci était tenue par des femmes dans
les usines d’armement.
Nous regagnons l’espace central, la fin de la guerre approche.
Un autre avion surplombe la dernière étape. Une nouvelle
vitrine propose des soldats toujours en mouvement mais avec les uniformes
qui ont évolué au fil du conflit. Nous sommes en 1918.
Les collections que nous avons pu voir ont été recueillies
en majorité par Monsieur Jean-Pierre Verney.
Voilà, après ces deux heures de visite notre sortie
s’achève. La satisfaction est unanime. Mais, une nouvelle
visite ne serait pas inutile tant les objets et documents présentés
sont nombreux.